Débranchez-moi !

1er aveux (ne vous emballez pas, pas sûre qu’il y en ait d’autres ! ) : je ne suis pas dotée de la fonction off.

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Mes amis vous surnomment Speedy Gonzales ou « la femme qui ne s’arrête jamais » ! Certains me traitent d’hyperactive, d’autres, poliment me qualifient de « dynamique » pour ne pas me froisser car ils savent qu’en plus de ça, et comme si ça ne suffisait pas… je suis susceptible !

Une soirée à organiser ? Je réponds présente. Brainstorming au boulot ? J’ai1001 idées à la minute (et même que certaines ne sont pas déconnantes ! ). Au travail, à la maison, avec mes amis et la famille, j’ai beaucoup de mal à me poser ne serait-ce que quelques instants, j’ai BESOIN de faire des choses même si je râle.
J’ai bien conscience de ne faire que courir et d’en être responsable. Eh oui, la vie d’une maman de (juste) 2 minus n’est pas de tout repos ! Je vous assure que je rêve de pauses permettant de souffler, de recharger les batteries et de ne rien faire. J’ai envie de profiter de quelques heures de répit (ou plus) pour refaire le plein mais c’est compliqué et pire ces breaks  me mettent mal à l’aise et m’angoissent.

Vous avez parfois cette sensation d’être toujours « à fond », ce sentiment de devoir faire plein de choses en même temps sans quoi vous avez l’impression d’être vide ? Moi toujours ou presque, parce que certains jours, j’en suis simplement incapable. Souvent, je sais dès le réveil que la journée ne sera pas bonne. Ce n’est pas que je me lève du pied gauche, c’est plutôt mon cerveau qui n’a pas dormi. Toute la nuit, les rouages ont tourné dans le vide, et au matin, c’est comme si j’avais passé la nuit à me torturer les méninges sur de l’analyse de fonctions. Alors quand vient le moment de réellement me mettre à réfléchir, j’en suis incapable. Je me relève, je tourne en rond, un rien me déconcentre. Dans ce cas, le seul truc qui me sauve c’est de sombrer dans quelque chose de mécanique, quelque chose que je maîtrise à la perfection : faire de la pâtisserie ou de la couture pendant deux heures, histoire d’évacuer mon trop-plein d’énergie.

Ma pire ennemie, c’est moi-même. Mais il paraît que c’est un truc de nana le fait de penser à 1000 choses à la fois, chez un mec c’est facile

IDEE => REFLEXION => ACTION

chez nous, enfin chez moi en tout cas

IDEE => autre idée => « ne pas oublier de » => « je dois faire un truc »=> doute => question => REFLEXION => incertitude => « et si je » => ah oui il faut que => peur => question => »ben oui évidemment » => autre idée => REFLEXION => haaaaan c’est pas vraiiiiii => ACTION

Vous les filles, vous vous êtes déjà demandé ce que vous aviez en tête à un moment précis ? Un jour je me suis posée et j’ai listé tout ce qui me venait, tout ce à quoi je pensais à cet instant T… Et très franchement, c’est assez flippant ! Cela allait du « il faut que je paie le périscolaire » à « et ce soir on mange quoi ? » en passant par « mes filles se chamaillent, j’interviens ou ? », « j’ai répondu à ce mail ? », « punaise je crois que j’ai oublié de lui laisser un dossier MDPH », « mais au fait j’ai fait mes comptes-rendus de réunion de la période ? « , « on est quel jour ? », « mince, faut que je prenne rendez-vous chez la médecin pour minus », « c’est demain qu’elle mange chez sa copine ? »…

Dans ma tête, ça va trop vite, j’ai la sensation d’être sans cesse en alerte, comme une conscience suraiguë des choses.

 

Introspection : mais POURQUOI ?!

La vie est trop courte

Je n’ai pas envie d’avoir de regret et je veux tout faire en un temps record. Il faut que je remplisse mon agenda, quitte à le faire exploser d’activités nombreuses et variées.
Mais j’ai bien conscience de passer parfois à côté du plaisir et du ressenti, que je ne peux pas cumuler les activités tout en les appréciant à leur juste valeur mais n’avoir rien à faire m’angoisse terriblement. J’ai tellement peur de passer à côté de choses essentielles ou pas, peur de perdre du temps à ne rien faire. Il parait qu’il fait bon s’ennuyer parfois, rêver, se laisser vivre… Personnellement je trouve ça affreusement effrayant l’inactivité.

J’ai horreur de ne rien faire

C’est à dire, de ne pas être en mouvement, je suis incapable de regarder un film sans avoir mon PC sur les genoux ou un bouquin en main …et non je ne vais jamais au ciné pour cette même raison. Quand mes enfants disparaissent une après-midi entière je suis capable d’aller au boulot (alors que je devrais être en mode congés ou weekend) pour finir des évaluations, faire le point sur des arrivées et même ranger un bureau dans lequel je ne bosse pas au quotidien.

J’avoue, pour moi dormir, faire la sieste, me reposer est une perte de temps et j’ai la chance de pouvoir assumer une journée de ouf avec seulement 4 petites heures de sommeil… mais mon petit corps n’est (malheureusement) pas une machine et il me le rappelle de temps en temps à grand renfort de fièvre qui met bien KO et ne me laisse pas d’autre choix que de larver  !

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Je ne sais pas dire non

Et rien que ça ça mérite un article dédié ! Mais pour résumer je suis capable de travailler jour et nuit pour aider un ami à boucler un écrit pour une certification, faire une robe en élastique pour le carnaval de l’école de minus, faire un aller / retour de boulot 1 à boulot 2 juste pour aider un collègue à fignoler un mail « parce qu’il faut y mettre les formes et que ça tu sais faire », organiser les 40 ans (déco, installation et bouffe compris)  du mari de la voisine en loucedé (hey en cherchant l’orthographe de ce mot, j’en ai trouvé l’origine ! ) pour plus d’une centaine de personne.

Mais encore….

Ok, tout ça est bien vrai, c’est tout à fait moi… Et ? On fait de la psycho de comptoir et on se dit que cette hyperactivité que je m’impose cache autre chose ? La peur de décevoir ? Le besoin d’être aimée ? Mouai… même s’il est évident que l’on n’obtient ni le respect ni l’amour en disant toujours « oui » et que bien au contraire, en tendant le main on se fait prendre le bras et pour finir la tête ; j’avoue que j’aime ça.

Je suis très, parfois trop exigeante envers moi-même, ne pas être en mesure de mener tout de front me colle un sentiment d’échec, j’ai besoin de prouver quelque chose en permanence, à moi, aux autres. Mais surtout je flippe d’être face à moi-même, si le signal « occupée » qui clignote en permanence sur mon front me permet d’éviter, esquiver plein de situations gênantes, il me fait surtout me sentir « en vie ». Cette sensation de pouvoir faire le bilan d’une journée bien dense chaque soir me rassure…

Mais en fait…. vous savez quoi ? Il paraît que tout cela a une vraie explication scientifique… si, si, si ! Stop à la psycho de comptoir (en plus il n’y a même pas de bière) !

Cerveau droit versus cerveau gauche

Plongée dans mes cours de psycho de fac : un cerveau, deux hémisphères dont un dominant.

L’hémisphère gauche du cerveau est associé à la logique, au langage et à la pensée analytique. Il excelle quand il s’agit de nommer et de catégoriser des choses, dans tout ce qui est abstraction symbolique, la parole, la lecture, l’écriture et l’arithmétique.

L’hémisphère droit quant à lui fonctionne d’une manière synthétique et excelle dans tout ce qui est visuel, spatial, les perceptions et l’intuition. La pensée est non linéaire et le traitement est très rapide. L’hémisphère droit analyse les choses de manière globale et ne s’occupe pas de trier les choses dans diverses catégories. Cette pensée est difficile à décrire de par sa complexité, sa manière de traiter rapidement les informations et son aspect non-verbal.

Bref, pour faire court, les surefficients mentaux sont des neuro-droitiers, en somme je peux utiliser l’excuse suprême : c’est pas moi c’est mon hémisphère dominant.

Nous, les neuro-droitiers, on a beaucoup de mal à rester confinés dans un domaine particulier puisque chaque idée en amène 10 et la prise de décision devient un art : soit elle sera fulgurante, soit impossible. Et il parait que quand mon cerveau fonctionne à plein régime, avec un nombre de données important, moi,  surefficiente mentale je ressens beaucoup de plaisir… Mouai, bon point d’orgasme céphalique encore, c’est comme un moulin qui mouline  : tant qu’il y a des choses à faire, à penser, tout va bien. Dans le cas contraire on frise la déprime et il faut alors alimenter leurs capacités mentales avec des apprentissages, des projets à réaliser (parfois des trucs tordus) ou encore des défis à relever (du genre proches des totems dans Kho Lanta)…

Alors, oubliez la chose pour laquelle je vous supplie tout au début… Ne me débranchez pas ! J’adore ça !

2 réflexions sur “Débranchez-moi !

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