Changement d’heure avec Tinder! et Sofia…

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J’espère que je ne serai pas attaqué pour publicité mensongère avec tout ce que peut faire germer dans l’esprit des gens le nom de cette application associée à la rencontre d’une certaine Sofia…Je vous fais grâce de la définition de ce qu’est Tinder. A moins de n’avoir pas été célibataire depuis de longues années, d’avoir dépassé la cinquantaine ou d’être totalement déconnecté des nouvelles technologies, voir les trois en même temps, tout le monde a au moins une fois entendu parler de la sulfureuse application qui souffre de sa réputation de rencontres peu sérieuses et légères. Souffrir est un bien grand mot puisque cela fait son succès et déjà sa légende. Les femmes s’en plaignent et les hommes s’en régalent. Ceux qui ont cliqué sur le lien en espérant du graveleux et du croustillant vont être déçus mais j’espère qu’ils trouveront l’histoire tout de même craquante…

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Il y a quelques mois, lors d’un voyage à l’étranger, seul dans la chambre de mon hôtel après une longue journée de visites, je tombe sur un article qui parle de la nouvelle application à la mode. Ni une ni deux, curieux, j’installe Tinder sur mon téléphone et choisis deux ou trois photos pour mon profil. J’écris une petite phrase d’introduction en anglais pour dire que je suis en balade dans la région et me voilà à balayer les photos des profils féminins en attendant un match. Je me suis pris au jeu mais je n’ai même pas atteint les septs contacts. J’ai pu quand même pratiquer un peu mon anglais, récupérer quelques infos sur les endroits à visiter dans le coin mais je n’ai pas franchit le cap de la rencontre, ce ne sera que partie remise…
Quand on a Tinder installé sur son téléphone, il suffit de s’ennuyer quelques minutes pour se mettre frénétiquement à regarder quelles jolies filles se trouvent à proximité. Et quand on vit à quelques kilomètres d’un aéroport, c’est élection de miss monde chaque jour. C’était un dimanche pluvieux, le message « vous avez un match » est apparut sur l’écran de mon téléphone. J’ai vérifié dans mon agenda, la revanche au ping pong avec mon voisin n’était programmé que pour le mois prochain. Il m’était proposé au contraire de faire la connaissance de Mira. Elle a tout de suite piqué ma curiosité. Cette charmante bulgare, en visite pour le week end à Genève, tuait le temps dans son AirBnb en attendant que le ciel se dégage, espérant admirer de ses jolis yeux bleus les principaux atours touristiques de la ville suisse sous les rayons du soleil. Ses prières n’ont pas été entendu et la pluie a continué à rendre toute velléité de sortie vaine. Les maux du ciel m’ont permis d’en échangé quelques-uns avec cette sympathique touriste qui malheureusement s’en retournait chez elle dès le lendemain. Elle m’a avoué que de toute façon elle n’avait pas vraiment l’intention de faire des rencontres et que Tinder était plus un passe temps. Nous avions donc un point commun.
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J’avoue que je ne pensais pas que nous continuerions à en chercher d’autres. Mais le lendemain soir, il pleuvait toujours. Alors enfoncé confortablement dans mon canapé, je me suis risqué à lui envoyé un message et voilà comment nous avons commencé ou plutôt continué à discuter et sommes finalement restés en contact. Et évidemment, après avoir épuisé le sujet, mais qu’as tu pensé de ton séjour à Genève? Le suivant est arrivé tout naturellement, mais toi, quand viens tu visiter Sofia?
Sérieusement, qui ferait près de 2h30 d’avion pour aller rencontrer une inconnue dans une ville qui n’est pas spécialement réputée pour ses attraits touristiques? Il y a encore 1mois, si on m’avait demandé quel était le symbole de cette ville comme l’est la Tour Eiffel à Paris ou Big Ben à Londres, j’en aurais été bien incapable…
Bref, j’ai répondu poliment que j’allais y réfléchir en sachant très bien que je n’irai jamais. Et puis, le tourisme sexuel, ce sera pour plus tard quand j’aurais les cheveux blancs (si il m’en reste), le ventre bedonnant (si je me mets à la bière) et que je serais à la retraite (si le concept existe toujours).
1 mois plus tard, je suis à l’aéroport de Vienne attendant ma correspondance pour Sofia… . J’avais finalement booké mon billet d’avion une semaine après les premiers échanges sur un coup de tête, pas pour du tourisme sexuel, ce n’est pas mon truc, mais pour rencontrer cette mystérieuse jeune femme. Et puis avoir tous les jours des envies de meurtres envers l’un de vos collègues vous oblige parfois à prendre du recul. Sofia me parait justement être une destination assez reculée dans l’ancien empire communiste pour oublier l’ambiance capitaliste ayant cours chez mon employeur.
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Le dépaysement commence dès les contrôles de passeport avant le départ. la Bulgarie a beau faire partie de l’Europe, elle ne fait pas partie de l’espace Shengen. Impossible donc de partir avec le billet d’avion de quelqu’un d’autre. Depuis Vienne, on quitte la chaîne des Alpes pour la chaîne des Balkans. Juste après avoir dépassé le poste frontière serbo-bulgare proche de Dimitrovgrad on survole la proche banlieue de Sofia ville d’environ 1,5 million d’habitants et capitale de la Bulgarie.Enfin on atterrit à l’aéroport de Sofia Vrazhdebna à une dizaine de kilomètres du centre ville qu’on rejoint rapidement en bus ou en métro. Mais avant, il faut se procurer quelques Lev la monnaie locale (1euro = 2 Lev) et éviter les faux taxis si vous choisissez ce moyen de transport selon les avertissements de Mira, une tradition soviétique a priori si j’en juge mon expérience moscovite. Car oui, au fil de nos discussions, Mira s’est transformé en guide touristique pour le week end, mais je vais commencé la découverte seul.
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Après une vingtaine de minutes de métro, j’arrive en centre ville. J’avoue que je craignais de me retrouver dans une de ses villes d’Europe de l’est à l’architecture soviétique grise et triste. Eh bien au contraire, les rayons du soleil éclairent une ville plutôt agréable au regard, colorée et à l’architecture héritée de l’influence russe certes, mais aussi turque, entre autres. il suffit de marcher quelques minutes pour se rendre compte que toutes les religions sont représentées. Ainsi la Synagogue est à quelques mètres de la Mosquée. Comme me dira Mira le lendemain, une belle preuve d’ouverture des Bulgares mais malheureusement c’est en train de changer. Eh oui c’est partout pareil et c’est bien dommage… . Mais le bâtiment religieux le plus célèbre et impressionnant de Sofia n’est autre que la cathédrale Alexandre-Nevski. C’est le plus grand temple orthodoxe de Bulgarie avec sa fameuse coupole en or ce qui en fait le monument incontournable de la capitale bulgare. Et pourtant, il faut au contraire en faire le tour pour en admirer tous les contours et la face la plus photogénique avec l’ensemble des différentes coupoles.
La visite est gratuite mais les photos et vidéos sont interdites à l’intérieur ce qui est difficile à faire respecter dans notre société hyper connectée. Plutôt que d’être visible et de dissuader, le seul garde chargé de faire respecter l’interdiction est habillé d’un simple pantalon et cache le reste sous un long imperméable beige excepté sa calvitie naissante. Si on était à la sortie d’une école, on appellerait de suite la police. Sauf que dans cette église, la police c’est lui,et dès qu’il repère un fautif, il s’empresse de se diriger vers lui d’un pas raide mais rapide pour lui signifier les règles du lieu. Il se dresse alors face au coupable et tel un arbitre qui sort un carton jaune, colle sous le nez du malheureux touriste un papier où il est probablement écrit les règles à suivre ou un logo pas de photos. N’ayant pas voulu prendre le risque de croisé son regard sévère et vide de tout sentiments, je ne peux le confirmer!
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En sortant de la cathédrale, vous pouvez aller chiner dans le parc d’à côté quelques reliques de l’époque soviétique. Le marchandage est de rigueur, le touriste étant évidemment vu comme une vache à lait. En retournant vers le centre, vous passez devant le parlement bulgare qui ne cherche pas à cacher ses origines soviétiques. Juste devant, des ruines découvertes lors de la construction de la seconde ligne de métro prouvent que les romains ont étendu leur empire jusqu’ici. Au milieu du carrefour trône la statue de Sainte Sofia qui a donc donné son nom à la capitale bulgare. Je continue mon tour dans la ville en remontant le boulevard Vitosha, les champs Elysées de Sofia toujours noir de monde avec en arrière plan la montagne qui lui a donné son nom.
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Mais, et Mira dans tout ça? Eh bien après être allé déposé mes affaires à l’hôtel, je la retrouve en bas de celui ci pour aller dîner. Je lui avais demandé de nous trouver un restaurant typique bulgare. Nous avons donc évité les restaurants folkloriques réservés aux touristes et nous sommes allés dans un charmant restau du centre ville appelé Check Point Charlie (http://www.checkpointcharlybg.com/en/) du nom de ce fameux lieu historique de Berlin. L’endroit nous rappelle le passé soviétique de la Bulgarie mais se tourne également vers l’avenir. Sur les piliers sont inscrits des messages de clients dans toutes les langues dont certains célèbres comme Samuel Lee Jackson. Les sets de table sont des reproductions de journaux d’époque. Mieux vaut avoir quelques notions de bulgares et de russes pour pouvoir les lire mais les photos suffisent à comprendre qu’il s’agit de moments marquants de l’histoire soviétique. A la fin du repas, vous pouvez écrire dans un petit carnet ce que vous ont appris ces articles. Personnellement, j’ai écrit que ça m’avait permis de me rendre compte que je ne comprenais pas un mot de bulgare ! J’étais donc content d’avoir ma traductrice personnelle doublée d’une conseillère hors pair pour choisir des plats locaux typiques. Elle m’a conseillé également un alcool du coin mais le degré m’a dirigé vers une boisson moins originale, un verre d’eau, mais locale quand même. Pour le dépaysement, par contre on repassera puisque le restaurant était rempli de francophones. Le courant avec Mira est bien passé et on a planifié la visite de la ville pour le lendemain. Mira m’a raccompagné à mon hôtel et…on s’est souhaité une bonne nuit et un bon changement d’heure! Elle a repris le tramway pour rentrer chez elle. Je vous avais prévenu que vous risqueriez d’être déçus…
Petite particularité bulgare dont je n’ai pas encore parlé, il y a une heure de décalage horaire avec Paris, Bruxelles ou Bern. Pas de quoi s’en inquiéter. Et pourtant. Un week end de passage à l’heure d’hiver, c’est assez perturbant. Pour résumer, j’ai un « jet lag » d’une heure qui sera annulé par le changement d’heure de cette nuit. Mais c’est avec ma destination d’origine que je serai donc décalé d’une heure en rentrant, un comble…
Pour peu que votre téléphone passe de lui même à l’heure d’hiver que vous aviez déjà réglé la veille et voilà comment on se lève à 5h un dimanche matin ! La nuit a été à la fois plus courte et plus longue mais je l’ai donc passé seul. Ce ne sera pas le cas de ma dernière journée à Sofia puisque je la passerai en compagnie de Mira que je retrouve devant l’un des deux lions du palais de justice. Le ciel est toujours bleu mais le vent s’est levé et la température n’est plus aussi agréable que la veille.
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L’avantage de visiter une ville avec une locale, c’est que nous sortons des sentiers battus. Mira m’emmène sur un marché dans un quartier pas spécialement bien fréquenté selon elle mais qui a été réhabilité récemment. Les échoppes en bois sont en effet très modernes mais il y a tout autour des maisons en ruines qu’on soupçonne d’être prêtes à s’écrouler. J’achète quelques poteries bulgares et Mira un bonnet, le vent étant vraiment glacial. On passe également devant le bâtiment des anciens bains thermaux de Sofia transformé en musée aujourd’hui. Elle me fait part de sa tristesse qu’il y ait tant de beaux bâtiments en Bulgarie mais peu de personne qui s’occupent de les préserver. Manque d’argent surement puisque la Bulgarie est l’un des pays les plus pauvres de l’Union Européenne.
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Nous sommes dimanche mais beaucoup de magasins sont ouverts. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de règles pour leur ouverture, chaque commerçant choisissant les jours où il ferme boutique. Il semble d’ailleurs que ce soit assez aléatoire et nous en ferons la désagréable expérience en voulant nous rendre dans l’un d’eux. Elle m’emmène ensuite sur l’un des rares ponts de Sofia puisqu’il n’y a pas de rivière traversant la ville. Sur ce pont, 4 lions aux 4 extrémités. Cet animal est le symbole de la Bulgarie et il a donné son nom à la monnaie bulgare puisque Lev signifie lion dans la langue. En quittant ce pont, nous croisons un groupe de migrants en compagnie de deux policiers. La Bulgarie a une frontière avec la Turquie qui apporte son lot quotidien de réfugiés. Ce pays est donc l’un des points de passage des candidats au voyage vers les pays de l’Europe de l’Ouest.
3783eeba72e6e4e9f5a08821870c0353b1dd3Bien qu’étant le touriste, Mira rivalise avec moi sur le nombre de photo prises. Elle, son truc, ce sont plutôt les arbres aux couleurs de l’automne et les chats, et moi évidemment, les choses un peu plus touristiques. Pour éviter la foule, nous marchons dans une rue parallèle aux champs Elysées bulgares toujours aussi bondées en ce dimanche midi. Nous faisons une pause au Orlie’s Restaurant & Bar (http://sofia.zavedenia.com/uk/3783/Orlies.restaurant.bar/) pour reprendre quelques forces. Pas vraiment de la cuisine typiquement bulgare mais c’est plutôt bon et le cadre est agréable loin des tumultes du boulevard Vitosha.
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Après nous être sustentés, nous rejoignons non loin de là le parc national où trône l’imposant Palace de la culture, un immense complexe de salle de spectacles, de conférences et de concerts où se réunissent ce week end les membres du Lions Club du monde entier. Au grand regret de Mira, cette salle n’est tout de même pas assez attractive pour que les plus grandes stars internationales de la musique viennent s’y produire. J’apprends que Zaz est une chanteuse très appréciée en Bulgarie. Mira m’en fredonne quelques airs qui lui avaient parmi d’apprendre quelques mots de français dans le passé. A l’entrée du parc, il y a une sculpture géante ne ressemblant pas à grand chose a priori. Elle est issue de la période soviétique et tombe en ruine. Elle est taguée et entourée d’une clôture. D’après Mira, il y a un grand débat sur quoi en faire, la détruire ou la rénover. Comme toujours, le grand débat entre préserver le passé ou se tourner vers l’avenir. L’avenir pour moi est à mon grand regret d’abandonner Mira et de reprendre l’avion pour rentrer chez moi après un week-end bien sympathique.
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A défaut d’une fille pour une nuit, grâce à Tinder j’ai trouvé une guide charmante pour visiter Sofia. J’ai probablement aussi gagné une amie pour la vie ce week end ce qui me ravi, preuve qu’il est aussi possible de faire de belles rencontres avec cette application. J’ai découvert également une ville très agréable, Sofia, où je retournerai probablement un jour et que je vous conseille d’aller visiter comme les nombreux touristes francophones croisés là bas. Pour revoir Mira? L’avenir nous le dira…

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