Quand j’ai été enceinte de ma première fille, j’ai brusquement eu une prise de conscience de plein de choses … Bon, m’apercevoir qu’un minus ça allait occuper mes jours, mes nuits, mon compte en banque, que ça grandissait tout le temps ces trucs-là, que ça bouffait plus vite les chaussures que moi je n’engloutissais les boites de Mon Chéri… ça c’est venu plus tard !
Non, je pensais au genre de chose qui vous font voir un peu plus loin que votre nombril, bref j’ai été brusquement piquée d’écologie !
J’ai eu plusieurs périodes écolo / bio dans ma petite vie, des périodes où je me dis que c’est mieux, pour moi, pour mes (merveilleux) enfants, pour la nature, pour mon prochain … périodes alternées avec d’autres où je cède à la facilité !
1. A BAS LES PRODUITS MÉNAGERS, LES PRODUITS DE TOILETTE INDUSTRIELS !
Pendant plusieurs semaines, j’ai fait sensation aux caisses des supermarchés en remplissant le tapis roulant de bouteilles de vinaigre blanc, de boites de bicarbonates, de citrons et de chiffonnettes réutilisables.

J’ai usé mes ongles à râper des blocs de savons de Marseille, qui mélangé à de l’eau bouillante faisait une lessive (pas franchement) liquide. J’ai même essayé les noix de lavage.
J’ai détartré à tout va, à grand renfort de vinaigre, les coins et recoins, les joints, mon lave-vaisselle, mon lave-linge ….jusqu’à ce que ce dernier se mette à fuir au niveau du hublot parce que le vinaigre avait attaqué le p’tit caoutchouc tout autour.
De cette période j’ai gardé quelques habitudes, notamment celle de faire mes vitres juste à l’eau bouillante vinaigrée et au chiffon microfibre. Mais j’achète du produit vaisselle qui dégraisse bien, de la lessive qui sent bon, j’utilise mon sèche-linge pour les serviettes de toilette, le linge de corps, les draps.
J’ai essayé la pierre l’alun en guise de déo : peu efficace. J’ai banni les gels douches et autres savons liquide au profit de pains de toilette et ensuite du savon d’alep…mais j’ai du mal à résister à un bain plein de mousse qui sent bon ! J’ai été conquise par la coupe menstruelle (c’est glamour, ça !), je l’ai gardée et ai converti plusieurs amies et collègues.
2. LA PÉRIODE BÉBÉ ÉCOLO / BIO
Ma 2nde fille a longtemps été en couches lavables, que je prélavais à la brosse et au savon de Marseille, je lui ai cousu avec mes petites mains (et ma machine à coudre, oh faut pas abuser !) des lingettes lavables, à utiliser avec du liniment oléocalcaire fabriqué dans mon robot ménager avec de l’huile d’olives bio, évidemment.
Je lui ai fait des petits pots de légumes de viande, de fruits, des boudoirs… qu’elle a boudés parce qu’ils étaient drôlement moins bons que ceux que mamie sortait du paquet ou que les blédibeurk que la nounou lui filait en douce.

Elle a été portée en écharpe…en tissu bio. Lavée dans une shantala, noooon pas shamballa comme les bracelets, shantala ! Baignoire physiologique mais surtout très écolo puisqu’elle ne nécessite que 3 litres d’eau.
Elle n’a été habillée qu’en coton bio, vêtements lavés à la lessive faite maison. Elle a dormi sur une peau d’agneau. Mais, houuuu sacrilège, elle a été biberonnée !
3. « LES EMBALLAGES ÇA PREND DE LA PLACE, ÇA POLLUE, LE VERRE C’EST PLUS SAIN »
J’ai (re)vu il y a quelques semaines un reportage sur une belle blonde, qui mettait tout en bocal
http://www.youtube.com/watch?v=L6vJuRcjteM
…et j’ai craqué, j’ai fait une descente à la supérette du coin, chargé mon caddy de verrines et bocaux LeParfait, j’ai passé une soirée à laver, vider, jeter et les emballages de toutes sortes ont disparus dans mes placards. Depuis je n’achète que du vrac ou presque…
Parce que moi, à la différence de Bea Johnson, la reine du zéro déchet, je n’ose pas aller à la boucherie du coin avec mon bocal sous le bras pour que le boucher me le remplisse de saucisses. Donc j’achète du vrac que je mets dans des sachets, c’est moyen je l’avoue, mais ça m’évite le suremballage en carton qui ne sert qu’à ce que le paquet tienne bien debout et ne s’effondre pas dans le rayonnage.
Mais quand je suis motivée je cours au magasin bio qui lui me file des sacs en tissu réutilisables et ça regonfle d’un coup mon ego écolo.
MAIS…
La chose à laquelle je n’arrive pas à me résoudre c’est d’arrêter de manger de la viande, la cause animale me touche, mais une côte de boeuf (huuuuuuuum charaaaaaaaaal), un poulet bien grillé… Miam slurp, j’en salive.
Oui j’avoue, je suis parfois de celles et ceux qui pensent avoir une conscience écologique juste parce que la superette à côté du bureau est un magasin bio, mais continuent de rouler dans des voitures puissantes ou hors d’âge ; de ceux qui clouent au pilori ceux qui mangent du bœuf mais mettent la clim à fond dès que la température dépasse 20 degrés…
LE BIO, L’ÉCOLOGIE NE DOIT PAS ÊTRE UNE FAÇON DE CONSOMMER, MAIS UNE FAÇON DE PENSER.
Et si tout le monde ne peut pas consommer bio tout le temps (parce que, oui c’est tout de même plus cher), si l’on est obligé de prendre sa propre voiture pour aller travailler (parce qu’à la campagne il n’y a pas de bus réguliers, de gare ou de covoiturage), si on s’habille avec des vêtements de grandes chaînes (qui jouent peut être les commerces équitables en lançant des programmes d’aide dans le Tiers-Monde mais n’utilisent pas des cotons recyclés ou autres) fabriqués à bas coût en Chine… ce n’est pas pour ça qu’on est des monstres.

Chacun fait ce qu’il peut avec ses possibilités… Faire le tri sélectif, avoir un compost (et pas un compte à la Poste!), utiliser ses sacs pour les courses, manger des fruits et légumes de son potager… et j’en passe, c’est pour moi avoir une conscience écologique et c’est le cas même si on n’a pas de toilettes sèches chez soi !
Voici quelques pistes qui peuvent vous mener sur la voie salutaire de l’écologie. A noter qu’il en coûte quelques efforts… que vous arriverez bien facilement à faire avec un peu de motivation.
LA REGLE ESSENTIELLE DE L’ÉCOLO TIENT EN « 4 R » : REFUSER, RÉDUIRE, RÉUTILISER, RECYCLER.
– Refuser ce dont on n’a pas besoin : les pubs, les cadeaux gratuits, les suremballages, le « jetable » (assiettes, gobelets, serviettes…)
– Réduire ce dont on a besoin : préférer la qualité à la quantité.
– Réutiliser et transformer ce qu’on consomme et qu’on ne peut ni refuser, ni réduire : se servir de sacs réutilisables, transformer des bidons en caisses de rangement, composter…
– Recycler ce que vous ne pouvez ni refuser, ni réduire, ni réutiliser : pratiquer le tri sélectif à la maison, se rendre à la déchetterie, utiliser les sites de vente, dons et trocs d’objets.

Certains jours je manque de motivation, d’envie, de temps mais j’essaie le plus souvent possible d’activer mon bon sens. A chacun d’être acteur à son niveau, on est avant tout responsable de soi-même …et de l’éducation qu’on donne à ses enfants.
Mais au diable les donneurs de leçons quels qu’ils soient.
« LES ÉCOLOGISTES NE S’INTÉRESSENT PAS QU’AU CUL DES OISEAUX ET À LA CHLOROPHYLLE! » NOËL MAMÈRE.