En me réveillant mardi matin, mon téléphone était un vrai Jukebox tant il y avait d’alertes et de messages qui attendaient pour m’annoncer les tristes événements de Bruxelles. Je suis passé matin et soir pendant plus de 3ans à la station Maelbeeck et j’ai souvent pris l’avion à Zaventem. ça aurait pu être moi mais non, j’ai la chance d’être à 8000 kms de tout ça dans un magnifique pays à découvrir une autre culture. J’avoue que sur le coup ça m’a coupé l’envie d’écrire, mais heureusement c’est revenu rapidement. Parce que justement écrire et décrire d’autres modes de vie même en s’en moquant légèrement par moment, c’est tout ce que ces barbares n’auront jamais, l’ouverture sur le monde et l’acceptation des différences sans chercher à imposer son mode de vie et sa vision des choses.

Mais revenons à un sujet plus léger, ma journée de lundi. Et lundi ce n’est pas raviolis mais l’Italie n’est pas loin. Après le hockey, j’ai décidé de tester une autre spécialité canadienne, les gondolas. La traduction anglaise est bien plus romantique que le mot français télécabine. Dans la première on a envie de filer le parfait amour. Dans la seconde on veut juste téléphoner et filer acheter le parfait portable. Mais dans les deux cas,l’important c’est de ne pas perdre le fil et que le câble fonctionne!
A Vancouver, deux solutions s’offrent à moi. la Groose mountain pas très loin du centre de Vancouver pour une vue sur la ville à couper le souffle ou le Peak2Peak à Whistler à 2h de route. Vu la masse de nuage chargée de pluie qui accompagne mon séjour depuis que je suis arrivé, je me suis dit que la vue sur la ville c’était compromis, j’ai donc opté pour Whistler, la station qui a accueilli de nombreuses épreuves des jeux olympiques d’hiver en 2010.
Me voici donc en ce lundi matin à 7h à la gare routière de Vancouver à 3 stations de métro du centre ville. C’est tôt pour des vacances mais grâce au jet lag, je me suis réveillé frais comme un gardon à 5h du matin. Contrôle de sécurité avant l’accès aux quais. Devant moi une backpackeuse française (l’accent ne laisse aucun doute). Il checke son sac plastique rempli de ses provisions pour le voyage mais même elle est tout étonnée qu’il ne donne aucun coup d’œil à son gros sac à dos qu’elle était prête à ouvrir. Cette fille n’était clairement pas une bombe mais ce qui intéressait surtout l’agent c’était de savoir si elle n’avait pas un cocktail Molotov dans son sac, l’alcool étant banni des bus Greyhound.
Les gens font déjà la file pour monter dans le bus. Lorsque c’est à mon tour, je m’aperçois que tout le monde s’est installé côté chauffeur, l’autre côté est vide. Vu l’aspect vieillot du bus en question (et pourtant ils ont Wifi et prises électriques) et la destination, je me dis que c’est peut être pour faire contre poids dans les virages. Ne voulant pas être responsable d’un accident, je m’installe également côté chauffeur. Renseignements pris en tendant l’oreille, il semble que la vue soit bien meilleure de ce côté. Par grand soleil je n’en doute pas mais aujourd’hui jour de pluie, on devine à peine un panorama qui a l’air effectivement magnifique, des fjords à la canadienne!

L’avantage de prendre de l’altitude c’est qu’on a d’abord la tête dans les nuages puis l’horizon se dégage. En arrivant à Whistler petite station fière de son passé olympique et qui en a clairement profité pour se développer et étendre sa renommée, le soleil a la bonne idée de faire une percée!
Parfait je me rends donc au guichet pour acheter mon pass pour le Peak2Peak. Heureusement que les guichets sont séparés des kiosques pour acheter les forfaits de ski puisqu’à 10h, il y a foule de candidats à la poudreuse!
Aujourd’hui la chance est avec moi puisque le gondolier est une gondolière plutôt jolie. Quelque chose me dit que je vais ramer avec elle mais comme on est tous les deux dans le même bateau pour une traversée d’environ 20mins, tous les espoirs sont permis. J’avoue que je rêverai qu’elle me fasse le coup de la panne mais au lieu de ça elle récite son discours habituel sur la vitesse de croisière et les curiosités du coin. J’essaie bien d’attirer son attention avec le gros zoom de mon appareil photo mais je ne suis pas dans l’axe donc le charme n’agit malheureusement pas. Cette traversée est sur le point de se transformer en une sacrée galère quand la houle se lève et fait tanger la cabine. Ma gondolière, pourtant une habituée des traversées chahutées en perd l’équilibre. Ni une ni deux, je lance mon appareil photo en l’air afin de libérer mes deux mains pour réceptionner la malheureuse qui allait irrémédiablement se fracasser la tête contre la vitre. La demoiselle étant en sécurité,dans un geste d’une dextérité incroyable j’ai juste le temps de rattraper mon appareil photo par la lanière alors qu’il avait déjà entamé sa phase descendante vers le sol qui aurait signé pour la lui la fin, ya pas photo. Ce fut d’ailleurs le déclic et je rouvris les yeux à ce moment-là. C’est un peu cliché mais j’avais trouvé le moyen d’être percuté par une paire de ski dont le propriétaire n’avait pas les épaules assez large pour en garder le contrôle.
Plus de peur que de mal, je m’en tire avec une légère bosse. Je récupère mon pass pour la Gondola, certes, des mains d’une jolie fille mais malheureusement elle ne m’accompagne pas pour la traversée. Il faut d’ailleurs prendre un premier téléphérique pour rejoindre le Peak2Peak, téléphérique qu’il faut partager avec des skieurs un peu sectaires pas très contents de voir des touristes rallonger leur temps d’attente au pied des remontées mécaniques. Je me fais donc le plus discret possible et j’écoute la conversation entre un américain et un couple d’anglais qui discutent des meilleurs endroits pour skier au monde. Sans vouloir être chauvin, la France et la Suisse ont été citées…Et ensuite l’américain qui doit être branché sur Fox News en permanence quand il ne skie pas a demandé aux deux anglais si ils n’étaient pas trop embêtés par les réfugiés syriens…Euh ben si la preuve ils sont obligés de venir skier au Canada pour être tranquilles, les pauvres…

Arriver en haut de ce téléphérique, les anneaux olympiques nous accueillent devant un panorama à couper le souffle. Bon en fait ce n’était qu’un beau ciel bleu mais comme c’était le premier que je voyais depuis mon arrivée, je l’ai vraiment savouré. La vue est tout de même jolie mais rien à voir avec ce qui m’attend avec le Peak2Peak qui comme son nom l’indique est une télécabine qui rejoint Whistler à Blackcomb de l’autre côté de la vallée.
4,4 kms qui durent 11 minutes et durant lesquelles on admire un paysage à couper le souffle suspendu à un fil retenu par des pilonnes qu’on ne voit qu’au départ et à l’arrivée si bien qu’on a parfois l’impression de n’être retenu par rien si ce n’est porté sur les nuages qu’on traverse forcément à un moment ou à un autre. On ne voit alors plus rien du tout, sensation assez incroyable.
Sur la cabine, on ne manque pas de nous faire remarquer que ce téléphérique est dans le Guiness Book et pour cause. Un skieur m’a demandé combien on nous faisait payer pour ça, je lui ai répondu 50 Dollars canadiens. Pour lui c’était raisonnable et j’avoue que je ne regrette pas d’avoir payé mes 33 euros.

Après cette partie de montagnes russes au Canada, j’ai évidemment repris des forces avec un plat typiquement canadien, une Poutine…que j’ai bien digéré puisque je n’ai pas rendu mon déjeuner durant le retour dans le Peak2Peak, mais le paysage rendait lui toujours aussi bien. A noter que le pass vous donne droit à utiliser autant que vous voulez cette attraction, et donc rien ne vous empêche de passer votre journée dans les nuages si vous en avez envie. Moi j’avais un bus à prendre pour rentrer à Vancouver donc je me suis contenter d’un aller retour. En redescendant sur Vancouver, le ciel s’est à nouveau couvert, j’ai donc remis le couvert au chaud avec une Poutine!
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